Matériel
- Présentation complète de mon matériel pour le projet AFTERGLOW -
AFTERGLOW fut pour moi un projet d'envergure, aussi bien sur le plan technique, physique, artistique que matériel. Pour ce trek de plus de 500km en totale autonomie, il m'a fallu sélectionner soigneusement chaque élément qui m'accompagnerait. Cette liste se devait d'être la plus légère et fonctionnelle possible, tout en étant parfaitement adaptée aux conditions que j'allais traverser.
Je ne vous cache pas que mettre en place cette liste m'a demandé des centaines d'heures de réflexion, de documentation et d'expérimentation pour arriver au parfait compromis. Et oui, en randonnée, tout est une question de compromis quant il s'agit de choisir son matériel . D'ailleurs, on dit souvent (par exagération) qu'on porte sur le dos le poids de ses peurs !
En chiffres :
Poids total de mon matériel : 30kg
Capacité volume d'eau : 3,5L
Poids total ravitaillement : 13,850 Kg
Le Paquetage :
Commençons tout d'abord par les supposées pièces les plus importantes de tout randonneur qui se respecte : le sac à dos, et par extension le paquetage.
Pour porter l'ensemble de mon matériel ainsi que mon ravitaillement pour 20 jours, il me fallait un sac volumineux, robuste, confortable, mais également léger en plus d'être pratique. Véritable fanboy de la marque Osprey depuis des années, j'avais en ma possession un Xenith en version 88L que j'ai beaucoup hésité à prendre avec moi. Malheureusement, son volume était trop important pour ce projet, d'autant plus que son poids à vide dépassait les 2,3kg. Economiser quelques grammes ne serait franchement pas de refus, au vus de tout ce que j'allais devoir me porter ! Depuis quelques années, je zyeutais sur le dernier né de la marque : l'Aether Pro 70. Un sac qui rassemblait tout leur savoir faire et qui se caractérise par un minimalisme extrême, un faible poids à vide (1,790Kg), un système de compression efficace ainsi qu'un système de suspension redoutable couplé à un rare confort de portage. C'est donc les yeux fermés que je me suis dirigé vers ce modèle, qui je l'avoue était un peu le sac de mes rêves !
Pour accompagner ce sac, j'ai fait le choix de me doter d'un sac d'hydratation. Non pas que ma poche d'hydratation ne rentrait pas dans l'Aether Pro, mais que je préférais jouer la carte de la prudence et de la praticité,. Je m'explique. Ranger sa poche d'hydratation dans son sac à dos, c'est prendre le risque qu'elle éclate sous la pression du matériel, et donc de ruiner vos appareils électroniques mais également de tremper votre sac de couchage, ce qui peut être fatale, surtout si celui-ci est en duvet. Faire le choix de mettre sa poche à eau dans un second sac est également intéressant d'un point de vue pratique. En effet, faire le plein d'eau, requiert que vous posiez votre sac et également sortiez puis remettiez une partie de votre matériel pour que la poche, une fois remplie, puisse se faire une place dans votre sac. Manœuvre qui n'est vraiment pas pratique en plus d'être éreintante quand vous la faites trois fois par jours, et je ne vous raconte pas si vous devez le faire sous la pluie ! Egalement, avoir sa poche à eau dans son dos ne vous permet pas de vérifier facilement la quantité d'eau qu'il vous reste, il est donc préférable de l'avoir sous les yeux ! Par ailleurs, avoir un sac ventral vous permettre de retrouver un peu de stabilité dans votre marche, ce dernier faisant office de contrepoids !
La météo en Islande peut s'avérer (très) capricieuse, l'usage d'un raincover est donc plus que recommandée. Toutefois, sachez que cet élément ne rendra pas votre sac totalement étanche, l'eau s'infiltrera tôt ou tard par vos vos brettelles par simple phénomène de capillarité. C'est donc pour cette raison que j'ai complété mon paquetage par des drysack étanches, ajout qui m'e permettrait d'être en totale confiance si la pluie venait à persister ou que je venais à chuter lors d'une traversée de gai !
Le Couchage :
Passons désormais aux items de couchage, qui comme le paquetage sont d'une importance capitale si vous prévoyez de dormir à la belle étoile.
Pour la tente, il me fallait avant tout quelque chose de simple, léger, et sans futilité. Depuis 4 ans, j'utilisais la Ferrino Lightent 2, modèle qui m'a énormément plus, mais qui pour autant n'étais pas exempt de défauts, une abside étroite, un système de ventilation hasardeux, un poids relativement important (1,9 kg) et surtout un nylon qui absorbe énormément l'eau.
Au cours de mes recherches, j'ai appris que l'on pouvait trouver des tentes sans armatures, c’est-à-dire des tentes dénuées d'arceaux dont le maintien se fait à l'aide des bâtons de marche. Pour gagner du poids supplémentaire, d'autres concessions existent comme les tentes mono paroi (sans moustiquaires) ou sans footprint (sans liner au sol).
En ce qui me concerne, je trouvais très intéressant le fait de donner à mes bâtons une double utilité, sans parler du fait que j'aurais des arceaux en moins à me porter ! Double paroi ou mono paroi, cette différenciation m'importait peu étant donné que la condensation ne me dérange pas, mais avoir une paroi supplémentaire peut tout de même être un plus quand il s'agit de protéger son duvet de l'humidité. Après maintes recherches, j'ai fini par trouver la Lanshan 1 Pro, commercialisée par la marque 3F UL (et bien d'autres en réalité). Une tente qui dans mon cas est en double paroi et sans armatures pour un poids approximatif de 1,1kg. En revanche, dès réception de la tente, il m'a fallu étanchéifier ses coutures, pour la simple et bonne raison que ce produit sort d'usine directement, d'où le prix relativement contenu.
Parlons désormais du sac de couchage, qui fut pour moi le plus compliqué à trouver compte tenu de la démesure de l'offre sur le marché : duvet synthétique ou naturel, avec ou sans zip, sarcophage ou quilts, température confort, éthique de la marque, SAV, poids, volume, compressibilité, déperlance, pouvoir gonflant, taille, avec ou sans capuche, prix… bref vous avez compris ! Inutile de vous dire que pour ce projet, il me fallait quelque chose de léger mais surtout compressible, sachant cela j'ai dû me tourner vers le duvet et dire adieu au synthétique et au G-Loft que j'affectionne tout particulièrement. J'ai longtemps hésité entre deux marques françaises, Simond et Valandre. Mon choix s'est finalement porté sur le Valandre Mirage 3/4 : large, léger (843 g), déperlant, compressible et relativement éthique. 365g de duvet d'oie grise en 800 CUIN, pour une limite de confort à -5°C.
Afin de gagner quelques degrés et surtout protéger ce sac de la crasse que j'allais accumuler tout au long de ma traversée, je me suis muni d'un liner en soie de chez Décathlon.
Pour le tapis de sol, j'ai fais le choix d'un matelas "autogonflant" de la marque Sea To Summit, le modèle Ultralight SI en XS. J'ai fais le choix de le prendre à une taille réduite pour gagner du poids (385 g) et de l'encombrement. Du moment que mes organes vitaux ne sont isolés du sol, cela ne me dérange pas d'avoir les jambes en dehors du matelas. Étant donné que le matelas est rempli d'une mousse isolante, celui-ci possède une R-value de 2,9. Un lux, quand après plusieurs années vous avez connu des matelas dont la R-Value est proche de zéro !
L'Hygiène :
La Cuisine :
En randonnée c'est finalement une minuscule maison que l'on porte dans son dos, et qui dit maison, dit également cuisine !
Mon kit est tout simple un réchaud MSR Pocket Rocket 2, une référence dans le marché pour son rapport puissance/poids/encombrement. J'en possédais déjà un qui m'a accompagné dans mes plus belles escapades, mais malheureusement j'ai dû en racheter un neuf pour que celui-ci puisse être accepté dans l'avion…
Pour la popote, j'ai récupéré ma fidèle Toaks 1100 ml en titane. Léger, durable, fiable, rien à redire. Étant donné que je me gaverai de lyophilisé pendant 20 jours une simple cuillère en inox ferait l'affaire, pas de couteau étant donné que je n'aurais normalement personne à égorger sur mon chemin. En revanche un filtre à eau est plus que nécessaire pour ce périple. L'eau des glaciers n'est pas franchement potable et je préfère éviter tout risque de diarrhée qui peut s'avérer mortelle, aussi, un empoisonnement progressif au Micropure ne me faisait pas trop rêver…
L'Electronique et Audio Visuel :
Afin de documenter mon projet, j'ai emporté avec moi pas mal de matériel audio visuel assez énergivore. Afin de rester autonome en énergie, comme de mieux qu'un panneau solaire sur une île où le soleil ne se couche pas en été ! J'ai donc emporté avec moi mon vieux panneau solaire, toujours aussi fiable et efficace qui peut recharger deux appareils en simultané. Afin de protéger mes appareils d'un courant électrique parfois approximatif et de gagner en autonomie, je me suis muni d'une batterie externe de 20 000 mah, qui je l'avoue relève plus du confort que de la nécessité.
Pour le reste, des babioles classiques sur lesquelles je ne vais pas épiloguer : câbles, appareil photo, drone, smartphone, cartes SD 512 Go, silicate, objectifs, écouteurs, etc.
L'Habillage :
Passons désormais à l'habillage, car bien qu'adepte de la MUL (Marche Ultra-Légère), hors de question pour moi de partir l'oiseau à l'air ! Avec mon expérience dans la vente de textile technique, j'estime aujourd'hui que c'est dans ce marché qu'on trouve le plus d'écarts de prix injustifiés. Je me suis donc tourné vers la marque Décathlon, dont les produits, bien que pas très esthétiques, sont redoutablement efficaces pour leurs prix.
Boxers, chaussettes, T-shirt manches longues et gilet en mérinos pour limiter les odeurs. Doudoune Simond Alpinism Light en duvet, ultralégère et chaude, un pantalon Forclaz (un incontournable) et enfin un filet antimoustique.
Déjà en ma possession depuis quelques années, j'ai emporté avec moi ma hardshell Picture Iceland ProKnit en Gore Tex, une veste imperméable absolument fabuleuse mais qui se fait sentir dans le sac !
Le Ravitaillement :
Les Items Divers :